L’ULC exige du courant moins cher pour les consommateurs (30/10/2007)


Pour le nouvel an, les consommateurs devront s’attendre à une nouvelle augmentation des prix du gaz et du courant électrique. En Allemagne, les grands du marché, dont Eon et RWE, prévoient des hausses de prix allant jusqu’à 10%. Comme le marché luxembourgeois de l’énergie (courant électrique, gaz) dépend presqu’exclusivement des importations, ce n’est plus qu’une question de temps avant que ces fortes augmentations de prix ne soient imposées
aux consommateurs luxembourgeois.
Il importe donc que le monde politique, les offices des cartels, les associations de consommateurs et en fin de compte les consommateurs eux-mêmes s’y opposent résolument et passent à la contre-attaque.
Le souhait de la commission de l’UE, qui veut démanteler les groupes assurant l’approvisionnement en procédant à la séparation des installations de production et des réseaux, devient une nécessité absolue. L’ULC constate que les augmentations de prix permanentes imposées par les grands fournisseurs d’électricité sont une pure provocation à
l’égard des consommateurs et du monde politique, notamment au vu des bénéfices des groupes qui ne cessent de monter. Tous les signaux politiques indiquent qu’il y a de l’orage en l’air. Mais les comités directeurs de RWE et d’EON décident une fois de plus de procéder à des hausses de prix massives et ils prouvent à nouveau qu’ils se sentent exclusivement obligés d’agir en faveur de l’intérêt que leurs actionnaires témoignent à l’égard des dividendes et non pas en faveur des consommateurs, leurs clients.
En Allemagne, 80% de la production de courant proviennent de centrales électriques amorties depuis bien longtemps. Et les frais de production n’ont connu qu’une augmentation minime. Le seul but des hausses de prix annoncées est une augmentation du profit, et cela n’est possible que parce que la concurrence est trop faible.
L’ULC constate dans ce contexte que tant les politiques européennes que nationales ont échoué. Elles ont autorisé des fusions d’entreprises, et la création d’autorités de régulation s’est faite beaucoup trop tard ; en plus, ces dernières ne font que contrôler les rémunérations des réseaux.
Mais le vrai problème, c’est qu’on ne dispose pas d’un vrai marché avec de nombreux fournisseurs : la concurrence fait défaut.
Le consommateur peut tirer les conséquences des augmentations annoncées du prix du courant en changeant de fournisseur. Cette possibilité existe également au Luxembourg. Mais le marché luxembourgeois de l’énergie dépend des importations et il est dominé par quelques fournisseurs : une véritable concurrence n’est pas encore possible. Cette situation ne changera que lorsque de nouveaux fournisseurs se présenteront.
Dans ce contexte il faut évoquer le fait que 12 fournisseurs de courant étrangers, originaires d’Allemagne, de Suisse, de Belgique et même d’Espagne, ont manifesté de l’intérêt pour le marché du courant luxembourgeois, mais à l’heure actuelle ils n’ont pas encore présenté des offres concrètes aux consommateurs du grand-duché.
En tout cas il faut recommander aux consommateurs de ne pas renoncer à manifester leur mécontentement face à l’augmentation permanente des prix de l’énergie et d’imposer leur demande d’avoir de nouveaux fournisseurs, c’est-à-dire leur volonté de changer d’approvisionneur en énergie. Cela pourrait attirer des fournisseurs étrangers, et rien
n’empêche d’ailleurs que face à la situation existante, les consommateurs comparent déjà les tarifs des fournisseurs nationaux et utilisent les possibilités de faire des économies. Si les consommateurs n’exercent aucune pression, la situation sur le marché luxembourgeois de l’énergie ne changera guère.
A l’égard des exploitants des réseaux luxembourgeois, l’Institut luxembourgeois de Régulation est obligé de n’autoriser que les taxes d’utilisation de réseaux qui sont justifiées et n’entravent pas la concurrence. Autrement dit : les fournisseurs étrangers ne doivent pas être dissuadés par des taxes de réseau excessives, qui pourraient résorber une partie de l’avantage au niveau des prix au détriment des consommateurs luxembourgeois.


Howald, 30.10.2007