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Pour un pouvoir d’achat plus fort !

Même si le barème fiscal a été partiellement adapté à l’inflation au 1er janvier, cette mesure est encore loin d’être suffisante pour maintenir, et encore moins renforcer, le pouvoir d’achat des consommateurs. Puisque le nouveau gouvernement ne se lasse pas de mettre en avant le renforcement du pouvoir d’achat, il doit enfin en prendre soin. Car comme on le dit si bien : « Les paroles ont été suffisamment échangées. Voyons enfin les actes ». Lors de la présentation du budget de l’Etat, on a en effet entendu relativement peu de choses sur le maintien ou le renforcement du pouvoir d’achat, à l’exception de la mesure susmentionnée.

Même si le taux d’inflation est actuellement en baisse, l’inflation annuelle moyenne est toujours de 3,2 %. De plus, le moindre changement dans la situation politique mondiale instable actuelle risque en permanence de faire repartir l’inflation à la hausse.

Si le gouvernement était sérieux, il aurait pu procéder à une adaptation supplémentaire du barème d’imposition à l’inflation ou à divers autres ajustements, surtout dans l’intérêt des familles monoparentales, des retraités et des petits et moyens revenus.

Car en fin de compte, comme souvent, ce sont les consommateurs qui doivent payer la note. Au plus tard en regardant de plus près le ticket de caisse au supermarché ou les prix actuels de l’essence dans les stations-service, on constate très vite que la plupart des articles de consommation courante coûtent beaucoup plus cher. C’est surtout au supermarché que l’on se rend compte qu’il y a beaucoup moins de marchandises dans le caddie qu’auparavant, mais que l’on doit payer beaucoup plus.

Le gouvernement est-il conscient du fait que le maintien et le renforcement du pouvoir d’achat vont également de pair avec un renforcement de l’économie ? On peut en tout cas en douter au vu des différentes mesures prévues dans le budget de l’État.

Il serait en tout cas important que le gouvernement envoie dès maintenant un signal clair dans l’intérêt des consommateurs concernant la reconduction du plafond énergétique pour l’année prochaine. En effet, si le plafonnement des prix n’est pas prolongé, le pouvoir d’achat des consommateurs diminuera drastiquement l’année prochaine avec les hausses attendues sur les prix de l’énergie. Les consommateurs ont également besoin de prévisibilité.

Le gouvernement n’est pas le seul à pouvoir prendre des mesures pour améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs, le secteur financier pourrait également apporter sa contribution. Il faudrait ainsi commencer par les taux d’intérêt des prêts, qui sont fortement exagérés. Car selon nous, les banques ont également un rôle à jouer pour désamorcer la crise actuelle dans le secteur de l’immobilier et du logement.

Si l’on écoute les différents témoignages de certains clients sur la manière dont ils sont parfois reçus et traités par les banques, on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’empathie. Là encore, ce sont surtout les petits et moyens revenus qui sont les plus touchés par la misère, même si l’on s’attend généralement à ce que la phase de stabilité actuelle soit suivie d’une légère baisse des taux d’emprunt au second semestre.

Il y a les banques dans lesquelles l’Etat détient 100 % de l’actionnariat ou au moins une grande partie du paquet. Mais là aussi, le gouvernement reste muet sur une baisse des taux d’intérêt des prêts. Car comme chacun sait, il ne faut pas se mettre à dos les banques, où seul le pognon compte et où le client n’est plus roi depuis longtemps, mais plutôt arnaqué.

Les chiffres de l’année dernière montrent à quel point les banques luxembourgeoises se portent bien. Après tout, leur bénéfice net est passé à un total d’environ 6,6 milliards d’euros en 2023.

Mais les banques ne sont pas les seules à porter une certaine part de responsabilité dans la crise de la construction et de l’immobilier. Le secteur lui-même doit se poser la question fondamentale de savoir s’il n’a pas contribué à cette crise en pratiquant des prix exorbitants et en spéculant ...

Nico Hoffmann
Président de l’ULC

12/04/2024