L’ULC dénonce la politique des taux d’intérêt directeurs de la BCE (10/05/2007)


Les relèvements répétés des taux d’intérêt directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) se répercutent sur la conjoncture et sur l’emploi, sur les intérêts débiteurs et créditeurs, donc en fin de compte sur les finances de chaque consommateur. Un taux directeur élevé pèse lourdement sur le budget des débiteurs.
C’est avec des relèvements répétés des taux d’intérêt que la Banque Centrale Européenne entend stopper la dépréciation monétaire croissante, donc l’inflation, en rendant les crédits plus chers. Cette politique doit freiner la demande de crédits. Il en résulte une baisse de toute la demande intérieure et les entreprises ont du mal à imposer leurs augmentations de prix. Le résultat escompté sera une baisse de l’inflation.
C’est un fait que l’endettement privé des consommateurs luxembourgeois est très important ; il s’agit là d’une conséquence des prix excessifs exigés sur le marché de l’immobilier. Il est à craindre que l’endettement des ménages, qui est encore renforcé par les relèvements répétés du taux d’intérêt, augmentera plus vite que les revenus des personnes concernées.
L’ULC souligne que si les taux directeurs élevés empêchent les consommateurs de prendre de nouveaux crédits, cela ne les dispense pas pour autant du remboursement des crédits hypothécaires souscrits alors que les intérêts étaient peu élevés. Ces dettes finissent par se transformer en un lourd fardeau que les consommateurs ont à supporter. La part de leur revenu disponible qu’ils doivent affecter au remboursement de leurs dettes est tellement importante que cela se répercute sur leur consommation courante. Cet effet est notamment ressenti par le commerce de détail.
L’ULC est donc d’avis qu’il faut mettre un terme à ces relèvements répétés des taux d’intérêt. La Banque Centrale Européenne ferait bien de réfléchir sur les répercussions de sa politique sur l’endettement des ménages privés.
L’ULC pense que les baisses des taux d’intérêt ne vont pas inciter les consommateurs à s’endetter encore davantage. Même si l’inflation interdit une politique monétaire comportant des réductions continues des taux d’intérêt, l’ULC exige néanmoins la suspension des relèvements répétés de ces taux d’intérêt, qui est d’ailleurs justifiée par les derniers chiffres sur l’inflation. Si tel n’est pas le cas, il faudra s’attendre à une baisse sensible de la consommation, qui aura des répercussions notables sur le chiffre d’affaires du commerce luxembourgeois.
Face au ralentissement prévisible de l’inflation, l’ULC exige ensuite un abaissement des taux directeurs d’au moins deux échelons.

Howald, le 10 mai 2007