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Vivre en colocation

La colocation séduit les jeunes, entendons par là les étudiants, mais également les jeunes travailleurs.

D’après le baromètre sur la colocation en Europe, dressé par Appartager.com et relayé par http://start.lesechos.fr, la colocation au Luxembourg concerne surtout les actifs, les étudiants étant peu nombreux par rapport aux nombreux jeunes actifs travaillant dans les quartiers d’affaires. La rentrée pour les étudiants ou le retour des vacances pour les jeunes travailleurs sont des périodes intéressantes pour entamer une colocation.

La colocation permet de se loger dans un plus grand espace, et de casser le prix du marché en partageant loyer et charges.

Si la prudence s’impose quant au choix de ses colocataires et du type de contrat à signer, cette formule reste une bonne alternative pour les petits budgets.

Des gens proposent aussi parfois une chambre, qui est libre à leur domicile, et qu’ils louent ou sous-louent à un prix raisonnable ou contre service (exemple : chambre gratuite contre 3 heures de baby-sitting tous les soirs).

Vous devez toujours signer un contrat de bail, même en cas de colocation. Il existe plusieurs types de colocation qui présentent des avantages et inconvénients spécifiques. Quelques mises en garde s’imposent.

A. La colocation dite « classique »

Dans ce type de colocation, plusieurs personnes décident de louer en commun un appartement ou une maison afin de partager les frais. Dans ce cas, tout le monde signe un contrat de bail commun au début du bail.

Avantages

• Vous choisissez au départ les personnes avec qui vous allez cohabiter. Si tous les colocataires signent ensemble un seul et même contrat, en cas de départ de l’un d’entre eux avant la fin du bail, le propriétaire ne peut imposer un nouveau colocataire aux autres, sans leur accord.

• Si tout se passe bien, que tout le monde paie régulièrement sa part de loyer, vous paierez un loyer réduit par rapport à la surface que vous pourrez occuper.

Inconvénients

• Si c’est la première fois que le loge­ment est ainsi partagé entre plusieurs colocataires, ou si cela émane de l’initiative des colocataires, le propriétaire vous proposera certainement de signer un contrat de bail classique où vous serez tous désignés comme locataires, et où seul le montant global du loyer et des avances sur charges sera indiqué. Pour bien comprendre les risques liés à ce type de situation, il faut d’abord connaître quelques principes de droit et quelques règles de base en matière de contrat de bail. Lorsque plusieurs personnes louent ensemble un appartement ou une maison, elles sont en principe tenues de payer chacune une part du loyer. Elles peuvent décider entre elles de payer chacune une part égale, ou des parts différentes (par exemple : celui ou celle qui occupe la chambre à l’arri­ère paie plus que celui qui occupe la chambre donnant sur la rue, la chambre à l’arrière est plus grande, plus calme, elle offre une plus belle vue,…). Dans un cas comme dans l’autre, vis-à-vis du propriétaire, les colocataires ser­ont tenus chacun de payer une part égale, voire plus, s’ils ont signé une clause de solidarité :

Qu’est-ce qu’une clause de solidarité?

Il s’agit d’une clause insérée dans le contrat de bail qui permet au propriétaire de réclamer la totalité des loyers, des charges et indem­nités pour dégâts éventuels, à n’importe quel colocataire. Celui qui serait amené à payer le tout pourrait se retourner contre les autres pour se faire rembourser leur part, mais dans l’hypothèse où ils seraient insolvables ou auraient quitté le pays sans laisser d’adresse, il ne récupérerait rien du tout. Dans la pratique, ces clauses sont rédigées par exemple comme ceci : « les locataires s’engagent soli­dairement pour toutes les obligations découlant du contrat de bail » ou « les locataires sont solidairement responsables de l’exécution du contrat ».

En plus, en cas de solidarité, telle qu’expliquée ci-dessus, lorsqu’un colocataire quitte les lieux à un moment donné, le propriétaire peut réclamer le loyer et les charges contre ce locataire, même pour la période après son départ, tant que le contrat de bail continue à courir avec les autres colocataires !

Pour échapper à cette obligation, si vous avez signé un contrat de bail à plusieurs loca­taires et que le contrat comporte une clause de solidarité, au moment où vous quittez le logement, si les autres colocataires continuent à y habiter, il faut deman­der au propriétaire de signer un document vous dégageant de toute responsabilité pour les loyers, charges et dégâts à venir, et demander à faire un état des lieux de sortie. Le propriétaire a le droit cepen­dant de refuser de signer un tel document.

Il est donc conseillé de refuser de signer un contrat avec une clause de solidarité, surtout dans l’hypothèse où on ne connait pas bien les colocataires.

Le mieux, en cas de colocation, est un contrat de bail sans clause de solidarité, et qui indi­que expres­sément et clairement quelle est la part de loyer à charge de chaque colocataire individuellement et sa part dans les charges locatives.

Notez également que même si vous obtenez du propriétaire qu’il fixe la part de loyer redue par chacun, en cas de dégât dans l’appartement ou la maison louée, vous serez tous tenus vis-à-vis du propriétaire de partager les frais de remise en état, à moins que le locataire responsable des dégâts reconnaisse ses torts et indemnise volontairement le propriétaire.

Vous pourrez trouver la suite de cet article dans le prochain De Konsument 10/2017.

24/08/2017