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Préface : Consommer jeune (01/08)

Consommer jeune
Commençons par un simple constat quantitatif. Les adolescents de l’Union européenne dans la tranche d’âge entre 11 et 17 ans constituent une population de plusieurs dizaines de millions de personnes et donc de consommateurs.
Rien qu’avec leur argent de poche, ils disposent d’un capital d’achat cumulé qui se chiffre en milliards d’euros par an.
Il n’est dès lors pas étonnant que les jeunes sont devenus la cible du marketing et de la publicité des entreprises. L’argent à leur disposition est pratiquement entièrement dépensé, et ce pour des produits bien définis : les loisirs, cinéma notamment, les jeux vidéo, les ordinateurs avec leurs logiciels, les consoles de jeu bien entendu, les vêtements, griffés de préférence, et, last not least, les téléphones portables. A cela s’ajoute que les jeunes exercent une influence considérable sur le comportement d’achat et donc les choix de tous les membres de la famille. Normal dès lors que les adolescents intéressent au plus haut degré les producteurs de biens et prestataires de services et les professionnels de la publicité et du marketing qui les assistent.
La majeure partie des adolescents disposent de leur propre télévision dans leur chambre et la regardent plusieurs heures par jour. Des dizaines de spots publicitaires qui visent tout particulièrement ces jeunes sont diffusés jour par jour sur les chaînes de télévision de sorte qu’ils n’échappent pas à l’emprise publicitaire de la télévision qui d’ailleurs se prolonge sur les affiches que les jeunes rencontrent partout. Il en résulte un sérieux risque d’une consommation qui n’est plus maîtrisée.
D’où la nécessité d’éduquer les jeunes à la consommation. Or, c’est là que le bât blesse, tout particulièrement au Luxembourg. En effet, notre pays ne dispose pas d’un sérieux manuel scolaire d’éducation à la consommation. Des efforts isolés sont certes entrepris par le personnel enseignant. Un cadre général, défini par exemple par la commission des programmes scolaires, fait défaut. Les démarches effectuées par l’ULC auprès du ministère de l’éducation nationale n’ont rien changé à cette situation. En conséquence, l’ULC est réduite pour l’instant à développer des efforts propres. Elle le fait en ciblant plus particulièrement les jeunes dans le cadre de sa mission d’information, ainsi par exemple par des articles circonstanciés dans son magazine « de KONSUMENT ». Elle le fait aussi par l’élaboration de matériel didactique. Récemment, une brochure intitulée « Consommer jeune » a été publiée et distribuée en milliers d’exemplaires auprès du personnel enseignant du cycle secondaire que je remercie du reste bien vivement d’en faire le meilleur usage.
Comment donc se présenterait une bonne éducation à la consommation ? Elle devrait être présentée comme dans les autres disciplines scolaires, c’est-à-dire sur base de textes, de dessins, de tableaux explicatifs, de questions-réponses, etc. Le but recherché au moyen de cette initiation à la consommation doit être de faire des jeunes des consommateurs éclairés, avertis, un but pas facile à atteindre au vu de l’absence de tout instrument pédagogique cohérent destiné à conduire l’enseignant et les élèves.
Certains sujets doivent obligatoirement être abordés : l’alimentation, la publicité, des notions de droit de la consommation et de droit contractuel plus particulièrement, les arnaques, la vente à distance par internet qui prend de plus en plus d’ampleur et quelques notions d’économie permettant aux jeunes consommateurs de réaliser quel est leur pouvoir d’achat et comment ils peuvent influencer par leur choix les modes de production des produits qu’ils achètent. 
L’ULC est confiante que le personnel enseignant du cycle secondaire notamment utilise largement le matériel mis à sa disposition. Il reste à espérer qu’un véritable manuel scolaire d’éducation à la consommation soit finalement mis à la disposition du corps enseignant par le ministère de l’éducation nationale.

Guy GOEDERT 
Administrateur-Chargé de Direction

01/01/2008