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Préface: Une année difficile se termine…

Pour bon nombre de consommateurs, l’année 2015, qui, lentement mais sûrement, touche à sa fin, n’a pas été une année facile, mais une période plutôt difficile à bien des égards. Au cours de cette année, le consommateur a dû avaler bien des couleuvres, dont notamment la baisse du pouvoir d’achat, qui est un problème réel pour bon nombre de ménages. De nombreuses familles doivent en effet se serrer la ceinture et ont du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois.
Actuellement, 17 % des consommateurs sont exposés au risque de pauvreté, voire vivent d’ores et déjà dans la pauvreté. Lors d’une conférence sur ce thème organisée fin octobre par l’ULC, le public a appris que pour l’année en cours, le nombre de demandes d’aide pour cause de surendettement adressées au Ministère de la Famille s’élevait déjà à plus de 600. Voilà qui donne une image peu flatteuse de ce pays si riche.
À ne pas oublier non plus la hausse des différents taux de TVA au début de l’année et de toutes sortes de taxes. Heureusement, les prix énergétiques ont poursuivi leur baisse cette année, ce qui a permis de compenser plus ou moins la hausse d’autres frais. Cependant, il est à notre avis pour le moins fort douteux que ce soit également le cas l’année prochaine. En effet, les premiers signes d’une hausse des prix se dessinent d’ores et déjà sur le marché mondial.
L’ULC regrette que ce soient surtout les consommateurs moyens, c’est-à-dire les salariés et les retraités, qui doivent payer et assurer la majeure partie des recettes fiscales. Les grandes entreprises, les banques, voire le secteur financier dans son ensemble ont été épargnés jusqu’ici. Or, ils ont également une responsabilité sociale à assumer.
Depuis plus de six ans, le barème de l’impôt n’a pas été adapté à l’inflation. La réforme fiscale annoncée pour 2017 permettra-t-elle d’alléger la charge pesant sur les petits et moyens revenus, celle des retraités et des familles, y compris monoparentales ? Là encore, le doute est permis ! Ayant récemment formulé ses revendications à cet égard, l’ULC souhaite surtout une plus grande justice fiscale, justice que ne reflète aucunement la législation fiscale actuelle.
Nous espérions que l’année prochaine, le gouvernement abolirait au moins l’impôt spécial de 0,5 %. Cette mesure aurait permis d’atténuer un peu les charges, hausses et autres mesures d’économie. Or, ce gouvernement a, semble-t-il, un rapport problématique au concept du « social ». Un tel geste aurait en effet soulagé des dizaines de milliers de ménages tout en stimulant le commerce et l’artisanat, c’est-à-dire la demande intérieure dans son ensemble.
À en juger par les projets en cours d’élaboration, les familles avec plusieurs enfants seront saignées l’année prochaine par des mesures supplémentaires. En effet, selon le projet de loi tel qu’il se présente au moment de la rédaction de ces lignes, les allocations familiales seront revues à la baisse. Comprenne qui pourra !
Quant à la tranche indiciaire que le ministre de l’Économie avait annoncée, pendant les vacances d’été, pour la fin de l’année, elle a également été remise à bien plus tard. Peut-être le ministre avait-il oublié de préciser de quelle année il parlait, bien que le STATEC, qui est responsable du calcul de l’indice, relève de ses attributions.
Autre mauvaise nouvelle pour le consommateur, POST, qui vient de relever de 17 % le prix des timbres, envisage la fermeture de bureaux de poste, et ce malgré la mission de service universel que l’entreprise doit assurer.
Nous pourrions facilement allonger la liste. Citons la taxe spéciale de 3 % sur les assurances de responsabilité civile automobile ou encore la politique du logement. L’acquisition d’une maison individuelle ou d’un appartement est en effet une tâche de plus en plus difficile.
De même, la directive européenne sur le règlement extrajudiciaire des litiges n’a pas été transposée, comme prévu, avant le 9 juillet dernier. Il en va de même pour les plaintes collectives, une recommandation de la Commission européenne pour laquelle le délai prévu était le 26 juillet dernier. Autant de domaines où le ministère compétent est malheureusement resté inactif en disant qu’il faudra attendre l’année prochaine. Présidence oblige !
Espérons qu’en 2016, les bonnes nouvelles pour les consommateurs seront un peu plus nombreuses. On nous reproche parfois de tomber constamment dans un pessimisme de circonstance et de vouloir tout critiquer. Ce reproche est injustifié, parce que nous ne faisons que notre travail, dans l’intérêt des consommateurs. Nous serions certes heureux de commenter des nouvelles plus favorables pour les consommateurs. Or, celles-ci sont actuellement très peu nombreuses.
À la fin de cette année difficile, je voudrais remercier tous les membres de la fidélité et de la confiance qu’ils ont témoignées à l’ULC. Nous continuerons l’année prochaine à tout mettre en œuvre pour ne pas décevoir les attentes des consommateurs.
Malgré le contexte actuel, qui n’est certainement pas rose pour les consommateurs, les collaborateurs et le comité de gérance de l’ULC souhaitent à l’ensemble des membres et des consommateurs de joyeuses et paisibles fêtes et une bonne année 2016 qui leur apporte santé et réussite.
Nico Hoffmann
Président de l’ULC

07/12/2015