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Préface: C’est le consommateur qui paiera les pots cassés (06/10)

L’échec des négociations de la Tripartite a provoqué une déception généralisée au Luxembourg. La question de savoir à qui incombe la responsabilité de l’échec du dialogue social reste ouverte. Mais cela frise l’impertinence que de vouloir faire porter le chapeau aux syndicats. Très peu de gens seulement se penchent sur l’attitude effrontée et les exigences des employeurs, et ce fait est particulièrement exaspérant. Leur acharnement à l’égard de l’indice, qui va de pair avec la perte du pouvoir d’achat, n’est que rarement discuté. Mais qui nous a mis dans le pétrin avec cette crise financière et économique? Et quelle est la contribution des patrons pour résoudre la crise?

En analysant le détail du paquet des mesures gouvernementales, on constate très vite que ce sont surtout les consommateurs, donc Monsieur et Madame Tout-le-Monde, qui sont priés de passer à la caisse, alors que les grands responsables de la crise s’en tirent à bon compte. Pire encore, ils font comme si rien ne s’était passé, et ils continuent allègrement sur leur lancée, jusqu’au prochain effondrement des marchés financiers... Nous sommes loin d’être sûrs que le gouvernement et le parlement auront le courage de prendre leurs responsabilités dans l’intérêt de tous les citoyens et citoyennes, et non pas dans le seul intérêt du monde économique et financier.

L’ULC regrette profondément que les mesures annoncées auront de fortes répercussions négatives sur le pouvoir d’achat des consommateurs. C’est au plus tard au début de l’année prochaine que chaque consommateur ressentira les répercussions des mesures d’économie dans son propre porte-monnaie. Il est à craindre que le pire reste encore à venir...
 

Et peut-on vraiment dire que le plafonnement annoncé de l’indice au double du  salaire minimum est une mesure sociale?  Nous en doutons sérieusement, et nous attendons toujours les explications correspondantes. On prend les consommateurs vraiment pour des cons. Une modulation de l’indice risque d’entraîner la suppression de l’un des derniers éléments susceptibles de freiner  l’inflation. Le taux d’inflation du Luxembourg dépasse sensiblement la moyenne de l’UE, et ce  n’est pas dû aux seuls prix de l’énergie.

Il semble donc que la crise soit exclusivement à charge des petits et moyens salaires. L’attitude des PME locales, donc du commerce et de l’artisanat, semble à cet égard presque naïve. Bien que celles-ci ne profitent presque pas du tout des mesures annoncées sur le plafonnage de l’indice, les consommateurs luxembourgeois sont de plus en plus incités à faire leurs achats dans les régions frontalières voisines. Le seul gagnant serait une fois de plus le secteur bancaire, alors que le salarié au revenu moyen aurait à digérer une perte réelle du pouvoir d’achat. Nous avons besoin d’une solution politique pour mettre un terme aux agissements des jongleurs de la finance. Mais cela présuppose du courage et des interventions de la part du monde politique. Seuls les profiteurs et ceux qui n’ont jamais tiré les leçons de l’histoire continueront à croire que le marché finira par se régler tout seul. Le passé en a apporté suffisamment de preuves...

Entre vous et nous

A la fin de l’année dernière, nous vous avions demandé dans notre magazine „de Konsument“ de bien vouloir nous donner votre avis sur les différents services proposés par l’ULC. Pas moins de 1.300 membres nous ont renvoyé le questionnaire complété. Un grand merci pour votre participation.

Dans ce numéro, nous publions un aperçu de l’évaluation des nombreuses réponses.

Ce sondage était effectué dans le contexte d’une analyse des points forts et des points faibles de notre organisation; il s’agissait de prendre en compte votre opinion pour en déduire les conclusions qui s’imposent et pour continuer à améliorer nos services.

Vos nombreuses réponses étaient encourageantes et elles nous incitent à faire bénéficier nos membres d’une prise en charge qualifiée et professionnelle. D’un côté nous avons été couverts de compliments, mais d’un autre côté il y a eu maintes remarques critiques. A l’avenir, nous continuerons à soumettre nos services à un contrôle permanent. Car c’est surtout en ces temps de crise que nous voulons être une forte organisation de protection des consommateurs!
 

Nico Hoffmann
Président de l’ULC

15/06/2010