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Préface : Au service des consommateurs ? (07/11)

Le projet de loi concernant le « Code de la Consommation » a été voté le 5 avril dernier à la Chambre des Députés, et il est entré en vigueur le 15 avril de cette année. Cette codification fait date dans l’histoire de la protection du consommateur. Dans ce domaine, nous sommes confrontés à une évolution rapide. Même si l’ULC salue expressément ce pas de grande importance, elle aurait néanmoins souhaité un renforcement supplémentaire de la législation sur la protection du consommateur.
Certains éléments d’une loi peuvent être rapidement obsolètes: le 23 juin, le Parlement européen a voté une directive qui contribuera à améliorer le « Code la consommation » adopté juste deux mois auparavant chez nous.
Citons à titre d’exemple le droit de rétractation dans le commerce électronique ou pour le shopping en ligne, dont le délai passe de 7 à 14 jours. L’ULC avait fortement insisté sur cette revendication lors de l’élaboration de la codification. Mais ni le ministre responsable ni le Parlement n’en ont reconnu le besoin, pour quelque raison que ce soit. Le vote de cette directive sur les droits des consommateurs par le Parlement européen n’équivaut pas à une bonne note pour notre gouvernement et notre Parlement, et il ne témoigne pas non plus de leur grande clairvoyance. Cela prouve une fois de plus que les intérêts économiques l’emportent sur ceux des consommateurs, ce qui est regrettable. Voilà une honte qu’on aurait pu éviter.
Si le Conseil des Ministres adopte cette directive formellement ce mois-ci, les Etats membres auront deux ans pour la transposer en droit national.
La direction des postes aurait également pu s’épargner une honte. Car le chaos de ces dernières semaines dépasse vraiment les limites. Il y a quelque temps, l’ULC avait déjà mis en garde contre les effets d’une restructuration des services postaux. Suite à la réorganisation du système de distribution, les quotidiens et publicités n’arrivaient plus à l’heure chez leurs destinataires, qui se trouvaient même confrontés à des retards de quelques jours. Et le souffre-douleur, c’est toujours le client.
Dans un communiqué de presse, l’ULC a également exprimé ses craintes au sujet de la privatisation complète du secteur: elle redoute que le soi-disant service universel ne puisse plus être assuré à la satisfaction des consommateurs et des clients. Cela vaut également pour les tâches des bureaux de poste. Les clients des postes habitant des régions rurales et isolées ne disposeront plus d’un bureau de poste à proximité.
Mais en tant qu’entreprise de droit public, la poste ne doit-elle pas servir en premier lieu les intérêts justifiés de ses clients et employés ? Suite à cette restructuration, la fonction sociale du facteur – qui est souvent considéré comme une personne de confiance par nos concitoyens âgés – appartiendra au passé. Est-ce vraiment cette politique-là que le gouvernement entend poursuivre? La réforme de la direction des postes aura néanmoins servi à une chose: désormais il y aura au moins trois passages journaliers de distributeurs auprès des clients ! Tout d’abord il y a le porteur de journaux, ensuite c’est le facteur avec le courrier proprement dit et en fin de compte la personne avec les publicités. Voilà ce qui s’appelle une restructuration réfléchie et bien préparée !
Les vacances d’été s’approchent à grands pas – espérons qu’elles nous permettront de souffler un peu et d’oublier pour quelques semaines nos soucis quotidiens. Car il semble que les mois d’automne ne laissent présager rien de bon. L’inflation, la politique des prix et la défense du pouvoir d’achat se retrouveront en tête de l’ordre du jour.
Avec ses 3,5%, la moyenne actuelle de l’inflation annuelle est toujours très élevée. Les experts en statistiques s’attendent désormais à l’échéance d’une nouvelle tranche indiciaire au cours du premier trimestre de l’année prochaine, alors que la tranche échue au mois d’avril ne sera payée qu’en octobre. Et les employeurs comme le gouvernement commencent déjà à se positionner en vue d’une nouvelle modulation de l’indexation automatique, alors que bien des entreprises engrangent aujourd’hui des bénéfices massifs.
L’ULC accorde la priorité absolue à la préservation du pouvoir d’achat. C’est pour cette raison qu’elle soutient plus que jamais les revendications des organisations qui constituent sa base. Et le temps est venu de réaliser enfin l’observatoire pour la formation des prix et les marges bénéficiaires. Car les petits et les moyens salaires, les familles avec enfants, les mères et pères célibataires sont les principales victimes de la situation actuelle.
L’ULC souhaite de bonnes et reposantes vacances d’été à tous ses membres, sympathisants et consommateurs.

Nico Hoffmann
Président de l’ULC

12/07/2011