L'actualité ULC


Préface: Agir dans l'intérêt des consommateurs ! (10/10)

Les chiffres du budget 2011 n’étaient pas encore disponibles au moment où ces lignes furent écrites, mais une discussion sur l’évolution du déficit de nos finances publiques en 2010 était néanmoins déclenchée. Avec le temps on verra bien quel sera le montant effectif du déficit de l’Etat et qui obtiendra finalement gain de cause. Mais ce qui semble certain, c’est que le déficit sera loin d’atteindre les 2 milliards initialement prévus. Voilà pour la bonne nouvelle!

Toute personne réfléchissant logiquement pourra comprendre qu’une discussion sur l’utilité ou l’absurdité du paquet de mesures fiscales et d’économie en ait résulté. Certes, l’Etat s’est imposé à lui-même l’objectif d’une réduction des dépenses de l’ordre de 10%, mais il devrait également procéder à une analyse plus détaillée pour voir si la population tire vraiment profit de  toutes ces dépenses. Il ne veut d’ailleurs plus participer aux dépenses supplémentaires pour la santé, et ces frais devront donc être supportés par les consommateurs dont le pouvoir d’achat se trouvera encore réduit.

Indépendamment des critères de Maastricht, un trop grand endettement n’est ni dans l’intérêt de notre pays, ni dans celui de ses citoyens. L’ULC ne veut pas non plus faire porter tout le poids aux générations futures. Mais il ne saurait être question que les charges fiscales supplémentaires pèsent à nouveau sur les consommateurs et notamment sur les salariés et les retraités, les petits revenus et la soi-disant classe moyenne dans toute sa largeur, alors que les grands responsables de la crise financière et économique s’en tirent à bon compte. Comme l’ULC l’avait déjà critiqué dans un communiqué de presse publié au début du mois dernier, les propositions gouvernementales vont dans une direction complètement opposée à celle du début de la crise.
Au lieu de continuer à renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs, ces derniers auront à supporter une nouvelle baisse sensible du pouvoir d’achat, même si l’ensemble des mesures d’économie doit être mis en pratique sous une forme moins rigoureuse. Les consommateurs représentent un facteur clé de l’économie, ce que les responsables politiques semblent toujours ignorer.

D’autres modulations de l’indice seraient certainement susceptibles d’anéantir la demande intérieure, car elles toucheraient essentiellement le commerce et l’artisanat. Une perte supplémentaire du pouvoir d’achat inciterait sûrement  encore plus de consommateurs à faire leurs achats dans les régions frontalières.

Il ne s’agit donc pas de la seule question de l’indice, mais également de l’inflation et de la façon dont elle est combattue par ceux qui nous gouvernent.

Cela fait bien longtemps que l’on ne peut plus prêter foi à la théorie de la liberté absolue des prix, selon laquelle le marché finira par tout régler au profit du consommateur. Le temps est venu de procéder de nouveau à davantage de contrôles de prix, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays. C’est pour cette raison que l’ULC salue également la création d’un « Observatoire des prix et des marges des entreprises », qui répond à une vieille revendication de l’ULC.

Ces derniers temps, l’ULC a déjà souligné que les consommateurs manifestent un mécontentement croissant face à des conditionnements  aux quantités de plus en plus réduites, ce qui équivaut à des augmentations de prix cachées. Il semble qu’il s’agirait là de la réponse du commerce de détail qui veut absolument préserver les marges bénéficiaires existantes, que personne ne connaît d’ailleurs.

En dépit de la crise, le commerce devrait maintenant saisir sa chance et mieux répondre aux intérêts des consommateurs. Le mot d’ordre du moment devrait être: il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, mais prendre davantage d’initiatives.

En dépit du récent compromis entre les syndicats et le
gouvernement, qui constitue un pas essentiel dans la bonne direction, le consommateur devra accepter une perte de son pouvoir d’achat suite aux augmentations d’impôts prévues à partir du 1er janvier 2011.

L’ULC salue néanmoins le fait que suite à l’évolution positive des finances publiques, le gouvernement était prêt à reconsidérer son paquet de mesures anti-crise. 
 

Nico Hoffmann
Président de l’ULC
 

20/10/2010