L’ULC exige une réorientation de la politique économique et de la politique des consommateurs de l’UE (09/02/2009)


La crise financière - qui sévit toujours - et la crise économique mondiale qui s’en est suivie ont démontré qu’une politique économique trop libérale et non contrôlée se traduit à long terme par des excès.
De plus en plus de piliers du système financier ultralibéral s’écroulent. Le financement des entreprises continue à piétiner, ce qui provoque la suspension d’investissements. Les entreprises notent une baisse des ventes, de sorte que la diminution des effectifs est désormais considérée comme une mesure apparemment susceptible de sauver les sociétés. A l’heure actuelle, les consommateurs se réjouissent encore des diminutions de prix. Mais il faut bien craindre que la situation précaire sur le marché du travail les incitera tôt ou tard à réduire leurs dépenses.
L’ULC constate que cette politique économique néolibérale était également pratiquée pendant des années par la Commission Européenne, et cette dernière n’a toujours pas changé de cap. La suppression de toutes les interventions régulatrices ou restrictives de l’État - par exemple au niveau de la formation des prix des biens et services - donc autrement dit la confiance aveugle dans l’interaction de l’offre et de la demande, a apporté une inflation galopante aux consommateurs européens. Mais c’est bien le contraire qu’on leur avait promis. La concurrence parmi les fournisseurs européens devait se traduire par une multiplication des offres avec une accalmie simultanée de la hausse des prix.
Puis il y a eu les scandales concernant certains produits alimentaires et des viandes, ainsi que des rappels de jouets bon marché mais toxiques, fabriqués en Asie. Suite au libéralisme régnant sur le marché, les contrôles sévères n’étaient pas de mise.
Parallèlement à cette évolution, Bruxelles était d’avis que le consommateur individuel peut être confronté aux activités du marché, pourvu qu’il soit suffisamment informé. Mais c’est un fait, et l’ULC le voit dans la pratique quotidienne, qu’en dépit de l’existence d’une législation consacrée à la protection du consommateur, le consommateur individuel n’est généralement pas à même de se sortir d’une situation difficile, c’est-à-dire en cas de problèmes avec un
artisan, un commerçant ou un prestataire de services. Il est bien trop souvent obligé de recourir à l’aide d’associations de consommateurs comme l’ULC.
L’ULC critique par conséquent tous les efforts qui sont faits pour relancer le marché intérieur européen en supprimant résolument tous les obstacles, qu’ils soient d’ordre juridique ou pratique. Citons à titre d’exemple l’unification de la législation régissant les contrats telle qu’elle est souhaitée par la Commission de l’UE. La proposition en vue d’une directive correspondante, qui vise une harmonisation complète du droit européen des contrats, comporte par endroits une suppression des droits existants des consommateurs et donc de la protection des consommateurs. L’actuelle législation européenne sur la protection des consommateurs, et notamment l’élargissement des mesures de protection des consommateurs qui a été réalisé au Luxembourg et qui va plus loin que les exigences minimales des directives de l’UE, sont des acquis auxquels il ne faudra toucher en aucun cas.
L’ULC exige donc l’abandon des objectifs ultralibéraux qui dominent la politique européenne, et un retour vers un système d’économie du marché à caractère social.

Howald, le 9 février 2009