L’ULC et le projet de budget 2011: Les intérêts des consommateurs ne sont pas suffisamment pris en compte (07/11/2010)


L’Union Luxembourgeoise des Consommateurs constate que les valeurs de référence du projet de budget 2011 reflètent les mesures annoncées par le gouvernement, et cela tant du côté des recettes que de celui des dépenses.
Quant aux chiffres présentés, l’ULC fait les observations suivantes:
- La discipline budgétaire que le gouvernement entend s’imposer du côté des dépenses mérite d’être saluée.
- Certains transferts sociaux vont disparaître : « l’acte bon marché » sera supprimé, le seuil du revenu donnant droit à des subventions d’intérêt pour les prêts à la construction sera abaissé. L’ULC considère que ces mesures freineront le développement de nouveaux logements. Dans quelle mesure cette politique budgétaire est-elle encore en accord avec les mesures en faveur de la création de nouveaux logements prises au cours de ces dernières années, dont le « pacte logement » qui a fait l’objet de bien des discussions ? Le mouvement migratoire vers les régions
frontalières se poursuivra certainement.
- La mise en pratique de la restructuration des allocations d’études doit encore apporter la preuve qu’elle ne va pas désavantager les étudiants issus d’un milieu moins aisé.
- Du côté des recettes, les salariés paient 2,7 milliards d’euros d’impôts sur le revenu, ce qui correspond à la part du lion face aux recettes provenant de l’impôt sur les sociétés.
- La soi-disant taxe d’abonnement, donc les impôts payés par les fonds d’investissement, est estimée à 630 millions d’euros, ce qui constitue une tendance sensible à la hausse.
- 4% du produit intérieur brut sont destinés aux investissements publics et servent à la création et à la préservation d’emplois.
Dans ce contexte, l’ULC fait les remarques suivantes:
C’étaient notamment les représentants des entreprises payant au total moins d’impôts sur les sociétés, qui donnaient ces derniers temps l’impression que leurs membres étaient les principales sources financières du budget de l’Etat. L’ULC se demande comment les consommateurs pourront encore acheter des produits, si de trop lourdes charges fiscales pèsent sur leur pouvoir d’achat. Ce dernier est néanmoins d’importance vitale pour les entreprises luxembourgeoises, qui reposent sur la consommation intérieure.
Les charges fiscales supplémentaires sont préjudiciables aux consommateurs, dont les intérêts ont été subordonnés à la création d’un environnement fiscal favorable aux entreprises établies au Luxembourg. Et l’on ne demande toujours pas des comptes aux responsables de la crise économique et financière.
Les intérêts des consommateurs sont également des intérêts de l’économie. En ignorant les consommateurs dans le cycle de production et de consommation, on provoque l’arrêt de l’économie. Dans ce contexte, l’ULC déplore le manque d’un signal clairement perceptible en faveur de la consommation.

Howald, le 7.10.2010