L’ULC salue le rétablissement partiel du pouvoir d’achat et exige des directives plus sévères applicables aux instituts financiers (15/10/2008)


L’ULC salue les mesures que le gouvernement a prises dans le cadre du projet de budget 2009 pour renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs.
Les allègements fiscaux seront de 9% en moyenne et ils renforceront le pouvoir d’achat de tous les consommateurs. Mais lesdites économies d’impôts ne constituent qu’une adaptation partielle des barèmes de l’impôt à l’inflation des dernières années. L’ULC est d’avis que la transformation de différents abattements en bonus fiscaux va également dans la bonne direction, étant donné qu’elle profite aux ménages à faibles revenus, qui ne peuvent pas bénéficier des abattements fiscaux usuels. Ces ménages étaient particulièrement touchés par l’inflation galopante de ces derniers mois. L’introduction des « chèques-service » est également à saluer.
L’ULC soutient par ailleurs ses organisations membres revendiquant le rétablissement de l’adaptation automatique et intégrale des salaires et des allocations à l’évolution de l’indice du coût de la vie. L’ULC a déjà souligné à plusieurs reprises que le Luxembourg est un pays importateur qui vit de la consommation intérieure. Une poursuite de la modulation de l’adaptation automatique de l’indice du coût de la vie voire sa suppression ne serait donc non seulement insoutenable du point de vue social, mais également préoccupante du point de vue économique, étant donné qu’elle se traduirait en fin de compte par une récession au niveau de la consommation. Car la situation économique du Luxembourg n’est pas comparable avec celle de l’Allemagne ou de la France, qui
sont des pays avec des industries fortement orientées vers l’exportation.
A l’heure actuelle, le taux d’inflation du Luxembourg est de 4% et il est par conséquent toujours à un niveau élevé, même s’il y a eu une accalmie suite aux craintes mondiales inspirées par une éventuelle récession et à une baisse des prix du pétrole brut.
L’ULC lance donc un appel au gouvernement et aux cosignataires du commerce et de l’artisanat de la charte « Eis Präisser si korrekt! », pour qu’ils s’engagent tout comme lors de la dernière adaptation de l’indice, afin que cette adaptation nominale des revenus ne soit pas immédiatement absorbée par le commerce et les services et que l’action somme toute positive du gouvernement ne se perde en fumée.
Quant à la crise bancaire dont les origines sont à chercher dans la crise immobilière internationale, l’ULC soutient les mesures prises par le gouvernement luxembourgeois pour sauver Fortis et Dexia Luxembourg. La solution négociée ne permet non seulement la survie de ces banques, elle garantit également les emplois des collaborateurs et surtout les dépôts d’épargne des consommateurs.
L’action cohérente des gouvernements du Luxembourg, de la Belgique et de la France permet également d’éviter une réaction en chaîne sur les marchés financiers concernés. Il reste à voir quels seront les effets de la crise financière mondiale sur l’économie réelle. Les pays industrialisés sont touchés depuis bien longtemps déjà. Mais on ignore encore les conséquences que le consommateur luxembourgeois aura à subir. Il est d’ores et déjà sûr que l’octroi de crédits par les banques se fera d’une façon beaucoup plus restrictive. Et on pourra également s’attendre à une baisse des prix sur le marché de l’immobilier, ce qui devrait faire plaisir aux jeunes ménages
essentiellement.
L’ULC demande au gouvernement d’intervenir dans le cadre de l’UE en faveur de mesures destinées à limiter la marge de manoeuvre réglementaire des banques, et menant vers un contrôle bancaire plus efficace. Il existe déjà une multitude de lois et de règlements concernant le contrôle bancaire. Mais l’interdiction pure et simple de certains produits financiers (instruments dérivés) a été oubliée. Dans le monde entier, les gouvernements comme les contrôleurs des banques ont simplement laissé faire et ne sont pas intervenus. Il ne suffit pas de tolérer des opérations bancaires comportant des risques extrêmes sous prétexte qu’aucun paragraphe ne les interdit explicitement.
La compétence économique et des décisions économiquement sensées sont exigées. Si les mesures susmentionnées avaient été prises au bon moment, l’actuel désastre financier aurait pu être évité.
Pour conclure, l’ULC est d’avis qu’il faudra demander des comptes aux responsables de ce krach boursier, qui ont agi à la légère en mettant en jeu les économies des consommateurs.

Howald, le 15.10.2008