Tribune
Pas dans l’intérêt des consommateurs!
Nous arrivons à grands pas au terme d’une nouvelle année mouvementée. Une année peu réjouissante pour les consommateurs, qui ont trop souvent dû mettre la main au portefeuille – une situation qui devrait perdurer l’année prochaine, malgré la réforme fiscale. Si cette dernière va dans la bonne direction, on était en droit d’en attendre plus, surtout lorsqu’on sait qu’elle a en pratique été financée par les consommateurs à travers les différentes hausses de TVA et de taxes et autres mesures d’austérité, selon le principe de donner d’une main et de reprendre de l’autre.
De nouvelles augmentations sont déjà prévues pour l’an prochain, telles que l’introduction d'une taxe spéciale de 3 % pour les assurances responsabilité civile automobile. Sans oublier les augmentations drastiques des tarifs des services et frais de gestion pratiquées par les instituts financiers, soucieux de compenser la baisse des taux d’intérêt – et comme chacun sait, le plus simple est de saigner les consommateurs à blanc.
Le consommateur doit par ailleurs se méfier du piège des chèques-cadeaux, surtout en cette période de fêtes. Stressé dans sa course d’un temple de la consommation à l’autre à la recherche de cadeaux pour sa famille et ses proches, il est de plus en plus souvent tenté par un bon d’achat ou un chèque-cadeau.
Jusqu’ici, pas de problème... Sauf en cas de mauvaise surprise, par exemple lorsque le bon en question porte une date de validité qui a expiré, voire aucune et que le magasin refuse de l’accepter. Ces dernières années, notre service contentieux a reçu un nombre croissant de plaintes à cet égard, ce qui a poussé l’ULC à lancer une initiative au début de l’année.
Il est inacceptable que le consommateur paie sans rien recevoir en retour. Il s’agit d’un enrichissement du vendeur, au détriment de l’acheteur et de l’utilisateur.
L’ULC demande une réglementation légale claire pour mettre un terme à ce « petit jeu » de l’exploitation du consommateur. Elle a soumis dès le début de l’année des propositions concrètes en ce sens au ministre de l’Économie, qui ne lui a pas encore donné de réponse prometteuse pour l’instant. Comme souvent, il faudrait étudier le problème et recueillir d’autres informations.
En cette veille de fêtes de fin d’année, l’association de protection des consommateurs a de nouveau fait parvenir une lettre au ministre de l’Économie afin de savoir si quelque chose avait été entrepris et dans quelle mesure. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune réponse ne nous est encore parvenue. L’ULC entend bien maintenir la pression. Si aucun progrès n’est enregistré à la fin de cette législature, l’association confrontera l’ensemble des partis à cette question lors des prochaines élections d’octobre 2018.
Quelle réglementation pourrait être envisagée ?
L’ULC plaide pour une durée minimale raisonnable de trois ans, avec obligation de mentionner la date d’achat et la date de validité sur le chèque. Si le chèque-cadeau ne porte aucune date, le magasin serait obligé de l’accepter sans limite de temps. C’est d’après nous la seule façon de mettre un terme à l’exploitation des consommateurs.
Le ministère de l’Économie, qui a réduit la convention financière avec l’ULC il y a déjà quatre ans et ne se distingue pas particulièrement par une politique favorable aux consommateurs, nous a par ailleurs tenus à l’écart sur la question du règlement extrajudiciaire de litiges de consommation, alors que l’intégration des associations de consommateurs porte ses fruits dans d’autres pays. Sans parler de sa présentation unilatérale à l’occasion d’une de ses conférences de presse, sans un mot pour le travail essentiel mené par l’ULC depuis des décennies. Une telle attitude peut considérablement nuire, volontairement ou non, à une grande organisation de défense des consommateurs comptant 44 000 familles membres. Nous y reviendrons.
Une autre mauvaise nouvelle nous arrive par ailleurs du gouvernement : notre convention avec l’État n’a de nouveau pas été revue à la hausse, malgré ce qu’avait laissé entrevoir le Premier ministre pour 2017. L’ULC est confrontée à des dépenses supplémentaires dues à d’inévitables travaux de rénovation de ses locaux. Alors que nous souhaitons continuer d’offrir à nos membres des services de qualité, notre convention financière demeure au même niveau qu’en 2004, sans aucune adaptation par rapport à l’index, bien entendu.
Tandis que l’année touche à sa fin, je souhaiterais remercier tous les membres pour leur fidélité et la confiance qu’ils placent en l’ULC. Cette année encore, nous nous sommes efforcés de répondre à toutes les demandes pour résoudre au mieux les différents problèmes. Nous poursuivrons notre engagement l’année prochaine pour pouvoir satisfaire à toutes leurs attentes.
Pour terminer, je souhaite de belles fêtes et présente mes meilleurs vœux de succès et de santé pour l’année 2017 à l’ensemble des membres et des consommateurs, au nom de toute l’équipe de l’ULC.
Nico Hoffmann
Président de l’ULC