David contre Goliath


Voilà à quoi s’apparente l’action de protestation que nous menons contre la politique tarifaire irresponsable et antisociale des banques et de POST et la fermeture de leurs filiales.

Les quelque 10 000 signatures récoltées investissent l’ULC du devoir absolu de poursuivre son action dans l’intérêt des consommateurs, que nous remercions à nouveau de tout cœur pour leur soutien. Celui-ci démontre clairement qu’avec son action de protestation, notre association est plus proche des préoccupations quotidiennes des consommateurs que de nombreux élus, qui brillent par leur silence ou leur inaction. Tout sauf se mettre le secteur financier à dos !

Début juillet, l’ULC a transmis une pétition reprenant les 10 000 déclarations de protestation signées à Mars Di Bartolomeo, président de la Chambre des Députés, qui l’a à son tour remise à Marco Schank, président de la commission des pétitions. Cette dernière devra s’entretenir à la rentrée avec l’association de protection des consommateurs, en présence d’un ministre. On attend avec impatience la réaction et les arguments de ce dernier et des députés.

Sans revenir une fois de plus sur les détails de notre action, rappelons que les revendications de l’ULC sont on ne peut plus claires et inconditionnelles : nous demandons la suppression ou, à tout le moins, la réduction drastique des frais sur les opérations de base au guichet – car les clients qui se rendent au guichet disposent des mêmes droits que ceux qui réalisent leurs opérations en ligne.

La récente loi du 13 juin 2017 relative aux comptes de paiement devrait par ailleurs être améliorée, précisée ou étendue. Quels clients ont, concrètement, le droit d’en profiter ? Qu’entend-on en fin de compte par « personnes vulnérables » ou « tarifs raisonnables » ?

Le « comparateur » prévu dans la loi nécessite également des éclaircissements. Quand, comment et où sera-t-il utilisé ? L’ULC ne souhaite pas uniquement un comparateur de tarifs, mais aussi un simulateur qui permettrait à tous les consommateurs de consulter en toute transparence les différents tarifs et comparatifs afin de choisir ceux qui conviennent le mieux à leur situation personnelle.

Les banques et POST pèchent également par leur manque de transparence et d’information aux clients, volontairement laissés dans l’incertitude. Elles ne jouent pas cartes sur table et leur imposent des frais qu’elles ne justifient pas, comme pourraient en témoigner de multiples exemples.

L’ULC a entre-temps mené de nombreux entretiens, lors desquels elle s’est vu systématiquement servir les mêmes arguments, que ce soit de la part de POST, de la Banque et Caisse d’Épargne, de l’ABBL ou du ministère des Finances. Tous invoquaient les mêmes motifs : rentabilité, concurrence, progrès technologiques, directives européennes, exigences strictes de la BCE, numérisation, etc., qui obligeraient soi-disant les banques à imposer des frais considérables aux clients. En soi, l’idée de devoir payer pour accéder à son argent est totalement absurde.

L’ULC n’a évidemment rien contre le progrès technologique et comprend tout à fait qu’une banque doit dégager des bénéfices pour continuer d’investir. Ce qu’elle refuse, c’est que cela se fasse sur le dos des seuls clients pendant que d’autres se remplissent les poches. Les chiffres de l’année dernière font d’ailleurs état de bénéfices considérables. Bien loin d’être roi, le client est désormais relégué au second plan.

Les directives européennes en préparation, qui prévoient de permettre aux prestataires tiers d’accéder aux données bancaires personnelles des clients avec l’assentiment de ces derniers, ne laissent par ailleurs rien présager de bon. L’ULC émet de très sérieuses réserves face à cette nouvelle réglementation, notamment au regard des risques qu’elle comporte pour la protection des données. Il s’agit là d’une nouvelle preuve du fossé qui s’est creusé entre les eurocrates de la Commission et du Parlement et les citoyens.

De nouveaux entretiens sont prévus à la rentrée. Nous informerons ensuite les consommateurs des différents points de vue par voie de communiqué de presse et confronterons bien sûr les différents partis à cette question dans le cadre des élections législatives de l’année prochaine.

L’ULC ne lâchera pas prise. La campagne de mobilisation se poursuit.

Nico Hoffmann
Président de l’ULC