Communiqué de presse de l’ULC sur le discours d’ouverture de la Foire 2008 tenu par le Ministre de l’Économie, Monsieur Jeannot Krecké (02/06/2008)


Dans sa réunion hebdomadaire, le comité de l’ULC a examiné de plus près le discours que le Ministre de l’Économie, Jeannot Krecké, a prononcé à l’occasion de l’ouverture de la foire de printemps 2008. Le Ministre de l’Économie a notamment abordé les sujets de l’inflation, du pouvoir d’achat et des prix de l’énergie.
C’est un fait qu’une faible croissance économique, du moins par rapport aux années précédentes, est allée de pair avec une flambée excessive de l’inflation dans la zone euro. Et c’est plus spécifiquement pour le Luxembourg que les offices statistiques ont relevé dans le passé des poussées inflationnistes mensuelles sensiblement supérieures aux valeurs moyennes européennes. Les augmentations de prix imposées aux consommateurs luxembourgeois au cours de ces derniers mois ont déjà généré une baisse inacceptable du pouvoir d’achat.
C’est dans ce contexte que l’ULC se demande pourquoi la hausse de l’inflation enregistrée ces derniers mois au Luxembourg était sensiblement supérieure à la moyenne européenne. Ni le commerce ni le Ministre de l’Économie n’en ont fourni l’explication aux consommateurs. Les marges bénéficiaires réelles ne sont toujours pas connues, et en énumérant les mesures gouvernementales de lutte contre l’inflation, le Ministre de l’Économie n’a pas non plus annoncé
que ces marges seraient soumises à un examen.
Dans ces conditions il est difficile de comprendre la valeur effective de la charte signée par le commerce, dans laquelle ce dernier s’oblige à ne pas imposer des augmentations de prix exagérées aux consommateurs, ou alors à ne pas profiter des relèvements de l’indice pour procéder à des augmentations de prix.
L’ULC constate dans ce contexte que le Luxembourg compte parmi les leaders en matière de taux d’inflation dans la zone euro, et cela en dépit du fait que l’adaptation automatique des salaires à l’indice a été modulée jusqu’à la fin de 2009. Si l’on considère par ailleurs que les augmentations de salaire réelles sont modiques au Luxembourg, alors on détient une preuve manifeste témoignant du fait que les revendications salariales modestes que le commerce et les employeurs ne cessent d’exiger sont loin de freiner l’inflation. A l’heure actuelle, les consommateurs luxembourgeois constatent exactement le contraire.
Mais il faut saluer la volonté du Ministre de l’Économie, Monsieur Krecké, de combattre une partie de l’inflation « faite maison ». Il vise notamment les soi-disant prix administrés, donc tous les tarifs publics.
L’ULC constate avec satisfaction qu’il sera apparemment tenu compte de ses exigences répétées concernant la retenue à l’égard de ces tarifs. Mais il ne suffit pas que l’État prenne ses responsabilités. Les communes doivent également apporter leur contribution active à la lutte contre l’inflation, et l’ULC leur demande de ne pas augmenter les taxes communales dans un proche avenir. L’ULC critique une fois de plus le fait que la forte hausse prévue du prix de l’eau potable sera une charge supplémentaire imposée aux ménages.
L’ULC salue également le fait que le Ministre Krecké entend faire disparaître les soi-disant clauses d’indexation automatique des contrats de services et de livraisons. Car c’est en effet inacceptable que les prestataires de services et les fournisseurs augmentent leurs tarifs automatiquement de 2,5% dès que l’indice monte de ce même pourcentage, alors que ce même automatisme est refusé aux salariés.
Le Ministre de l’Économie a annoncé qu’il n’envisage aucunement l’introduction d’une réglementation générale des prix, même si la loi de 2004 sur la concurrence offre cette possibilité au gouvernement en certains cas précis.
L’ULC lance donc un appel à tous les consommateurs pour qu’ils fassent des comparaisons de prix systématiques en effectuant leurs achats, et à acheter par principe là où le rapport qualité-prix est le plus favorable. Par leur comportement à l’achat, les consommateurs luxembourgeois peuvent exercer une forte influence sur les prix comme sur la qualité des marchandises et des services. Mais à condition que les consommateurs soient conscients de leur pouvoir et agissent de façon réfléchie dans toutes leurs transactions commerciales.
C’est dans ce sens que l’ULC espère que le Ministre de l’Économie n’attendra d’elle non seulement des relevés et comparaisons de prix supplémentaires, mais qu’il lui accordera également les moyens qui lui permettront d’étendre cette importante mesure de lutte contre l’inflation.


Howald, le 2 juin 2008