ULC exige l’interdiction des jeux de tir ou « killer games » (28/04/2008)


L’ULC prend note du fait que Viviane Reding, commissaire de l’UE responsable pour la société de l’information et les médias, et Meglena Kuneva, commissaire de l’UE responsable pour la protection des consommateurs, ont décidé de ne pas fermer les yeux face aux soi-disant jeux de tir ou « killer games ». Elles ont donc réagi face à la vente non contrôlée de ces jeux proposés sur DVD que l’ULC avait fortement critiquée il y a un certain temps déjà, qui se retrouvent entre les mains des enfants et qui se jouent sur Playstation ou X-Box, alors que même les adultes les supportent à peine.
C’est un fait avéré que la « consommation » régulière de ces jeux, tout particulièrement par les jeunes qui n’ont encore aucune référence en la matière, peut avoir comme résultat que les adolescents concernés finissent par considérer la violence en tant que telle, voire le recours systématique à la violence comme quelque chose de normal. Cela peut générer des suites dramatiques dans la vie quotidienne, par exemple dans la cour de l’école: des bagarres, des railleries à l’égard d’autres élèves, l’incitation à la violence etc. L’ULC ne prétend pas que toute forme de violence manifestée par des jeunes est exclusivement due à l’utilisation de jeux vidéo brutaux. Maisl’association des consommateurs est convaincue qu’il y a une relation de cause à effet entre un nombre impressionnant d’explosions de violence voire le recours à la violence chez les jeunes, et les killer games mentionnés.
Aucune législation de l’UE et aucune législation nationale au sein de l’UE n’interdit jusqu’à présent l’acquisition et l’utilisation de DVD avec des jeux exaltant la violence. Il n’y a que le système dit PEGI (Pan European Game Information), par lequel les fabricants s’engagent à apposer un genre de cryptographie sur les emballages, ce qui se traduit concrètement par l’indication de cinq catégories d’âge: 3+, 7+, 12+, 16+ et 18+. Mais le classement dans les différentes catégories est fait par le fabricant lui-même: d’après l’ULC, il s’agit là d’un système l’autolimitation absurde, étant donné que les fabricants s’intéressent essentiellement à la vente de leurs produits.
La Commission Européenne entend uniquement veiller à ce que ledit système PEGI soit appliqué par les fabricants dans tous les États membres et elle parle d’une autorégulation qui doit se faire dans un esprit de responsabilité. L’ULC pense qu’une telle mesure est absolument insuffisante.
L’ULC est d’avis que la fabrication et la vente de jouets glorifiant la violence devraient être strictement interdites.
Mais une telle interdiction radicale paraît irréaliste si l’on tient compte du fait que le chiffre d’affaires annuel des fabricants de ces jeux est de 7,3 milliards d’euros dans l’UE et de 30 milliards d’euros dans le monde entier.
Le commerce de détail qui vend ces jeux aux jeunes consommateurs n’assume pas non plus ses responsabilités. Il est prouvé que de tels jeux sont vendus sans aucun contrôle aux jeunes de toutes catégories d’âge, même si l’emballage comporte une indication concernant le groupe d’âge auquel le jeu est destiné.
Il y a donc urgence en la matière. L’ULC critique sévèrement le fait que la Commission Européenne entend compter sur un système d’autorégulation.
L’ULC exige des mesures légales contraignantes, comportant également les sanctions requises. Sans les sanctions, toute législation restera sans effet.

Howald, le 28 avril 2008