Concerne la fusion envisagée dans le secteur de l’énergie : L’ULC exige la sauvegarde des intérêts des consommateurs (23/01/2008)


Cegedel, Soteg et Saar-Ferngas sont en train de sonder l’opportunité d’une fusion de leurs sociétés. Cegedel se limite à l’exploitation du réseau électrique luxembourgeois. Soteg est fournisseur de gaz, et dans une mesure croissante également de courant. Cette société est propriétaire d’une grande partie du réseau de gaz national, alors que Saar-Ferngas exploite le marché du gaz au niveau régional.
Cette fusion des trois sociétés, initiée de toute évidence grâce au feu vert donné par le gouvernement luxembourgeois, doit viser à garantir la sécurité de l’alimentation du Luxembourg en gaz et en électricité à des prix raisonnables, et cela non seulement pour les entreprises établies au Luxembourg, mais également pour les consommateurs individuels représentés par l’ULC. Voilà le souci principal de l’ULC. Mais c’est un fait que les consommateurs n’ont aucun droit d’intervention en matière d’approvisionnement en énergie.
L’ULC rappelle qu’en Allemagne, la maximalisation des bénéfices des grands groupes de distribution d’énergie s’est soldée par des investissements insuffisants dans l’extension et l’entretien des réseaux électriques, ce qui se traduisait par des défaillances affectant des parties du réseau. De tels scénarios ne se sont pas encore produits sur le marché de l’électricité du Luxembourg, où le réseau électrique est soumis à la régie de Cegedel. Cela ne doit pas changer à l’avenir. Les nouveaux partenaires auront très probablement leur mot à dire quant aux investissements dans les réseaux prévus pour les années à venir, mais il ne faut pas que les rénovations requises des lignes de courant et des conduites de gaz desservant le Luxembourg soient négligées afin d’augmenter les bénéfices.
La condition préalable pour parer à une telle évolution, c’est que l’État reste l’actionnaire principal dans la société à fonder et que son influence déterminante sur la politique de la société soit sauvegardée.
L’État luxembourgeois doit être à même d’imposer les intérêts nationaux dans l’approvisionnement en énergie, face aux autres partenaires dont le souci principal est la recherche d’un profit exagéré.
Il faut saluer des initiatives comme l’accord convenu entre Soteg et Gasprom, d’après lequel les deux sociétés vont construire et exploiter une centrale à turbines à gaz à Eisenhüttenstadt en Allemagne, pour contribuer de la sorte à la sécurité de l’alimentation du marché local.
En fin de compte il faudra voir ce que la future structure de la société – qui agira au niveau régional – apportera au consommateur luxembourgeois. L’ULC lance un appel pressant à toutes les parties contractantes et surtout à l’État luxembourgeois, afin que les intérêts des consommateurs luxembourgeois ne soient pas négligés par rapport à ceux de l’industrie.
En fait, l’ouverture des réseaux et la libéralisation de la vente du gaz et de l’électricité décidée par l’UE n’a pas généré de changements concrets pour le consommateur luxembourgeois. Dans d’autres pays membres européens, des millions de consommateurs ont déjà changé de fournisseur et réalisé des économies sensibles après avoir fait ce pas, mais jusqu’à présent, cette possibilité n’est pas donnée aux consommateurs luxembourgeois.
Aucun nouveau fournisseur de gaz ou d’électricité ne s’est présenté sur le marché luxembourgeois. Jusqu’à présent il n’y a eu que des manifestations d’intérêt, mais elles n’ont généré aucune nouvelle offre pour les consommateurs, pour lesquels rien ne change : en pratique, la concurrence n’existe pas.
L’ULC pense que la société à fonder ne fera pas changer cette situation.
L’ULC exige que la sécurité de l’approvisionnement de la clientèle luxembourgeoise soit garantie par cette future fusion.

Howald, le 23 janvier 2008