L’ULC prend position face à la hausse des frais bancaires et postaux et la fermeture d’agences et de bureaux de poste : Le gouvernement doit agir !


Comme on pouvait s’y attendre, la consultation, vendredi dernier, entre les banques ou plutôt l’ABBL et la CSSF d’une part et trois commissions différentes de la Chambre des Députés d’autre part, n’a pas permis d’avancer sur la question des frais bancaires et postaux exorbitants et des fermetures d’agences et de bureaux de poste. Les banques campent sur leurs positions et refusent toute concession en ce qui concerne leur politique antisociale et injuste en matière de tarifs.

De plus, selon l’ABBL, on ne peut obliger les banques à proposer à leurs clients un « service » moins cher. Or, il semble que ces managers aient la mémoire courte, ils ne se souviennent plus de l’année 2008, lorsque la collectivité, c’est-à-dire le contribuable, a dû payer les sauvetages de banques.

L’ULC est profondément déçue de ces arguments cousus de fil blanc, qui reviennent en plus à discriminer toute une génération. En effet, les banques ont non seulement une responsabilité économique à assumer, mais aussi une mission sociale à remplir. Mais apparemment, il faut rappeler régulièrement aux banquiers à qui appartient l’argent grâce auquel la banque peut exercer son activité et réaliser des bénéfices ?

Dans le cadre de deux pétitions différentes ayant après tout recueilli quelque 16.000 signatures de citoyennes et de citoyens, l’ULC a dénoncé la hausse permanente des frais bancaires et postaux et les fermetures d’agences et de bureaux de poste. Cette politique antisociale, qui se fait surtout au détriment des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite, a en plus divisé la société.

L’ULC tient à rappeler au ministre des Finances les déclarations faites le 21 juin dernier lorsque l’Union Luxembourgeoise des Consommateurs a été entendue à la Chambre des Députés. En conclusion de cette séance, il a été noté que, premièrement, on essaierait d’élaborer une « charte » en matière de frais bancaires et que, deuxièmement, au cas où celle-ci se révèlerait insuffisante, la loi du 13 juin 2017 devrait être améliorée ou clarifiée.

Aujourd’hui, le ministre des Finances et le gouvernement doivent agir, car jusqu’à ce jour, les banques n’ont montré aucune volonté de changer, ne fût-ce que légèrement, leur politique antisociale imposant des frais bancaires et postaux exorbitants.

C’est pourquoi l’ULC demande que la loi du 13 juin 2017 relative aux comptes de paiement soit améliorée et clarifiée notamment en ce qui concerne les personnes vulnérables ; cette loi a été élaborée sur la base d’une directive européenne de 2014, laquelle a été transposée en droit national sans véritable conviction.

De plus, l’ULC demande une baisse radicale des frais bancaires et postaux prélevés sur les opérations de base au guichet ainsi que leur gratuité pour les personnes âgées de 65 ans ou plus et toutes les personnes handicapées, possibilité que prévoit d’ailleurs la directive européenne.

Même si certains politiques sont d’avis qu’il ne s’agit là que d’un phénomène marginal (sic), comme le formulait, entre autres, le président de la Commission de l'Economie et de la Protection des consommateurs  à l’issue de l’audition, il y a un problème majeur et on ne peut que conseiller à ces soi-disant responsables politiques de revenir enfin à l’écoute des gens.

L’ULC continuera à mobiliser et demandera une entrevue avec le gouvernement ou le ministre des Finances. Lors de cette réunion, le gouvernement devra en tout cas jouer cartes sur table en assumant enfin ses responsabilités.

Donc affaire à suivre.

Communiqué par l’ULC le 1 octobre 2019