L’ULC critique les prix excessifs des carburants (13/07/2012)


Au mois de juin, le STATEC pouvait encore annoncer une baisse des prix des produits pétroliers, mais ces mêmes prix ont subi de fortes hausses au cours de ces derniers jours.
Les prix élevés des carburants sont expliqués voire justifiés par les impôts, par une forte demande et des fois aussi par une réduction des quantités extraites ou l’incertitude de la situation politique internationale. Mais des experts indépendants du secteur de l’énergie sont parvenus à la conclusion que ce sont des spéculateurs internationaux qui provoquent délibérément les hausses des prix des carburants.
Le marché pétrolier est effectivement un amalgame du marché des matières premières et du marché financier. Les quantités de pétrole qui se négocient tous les jours sur les grandes bourses du pétrole dépassent de loin celles qui sont effectivement extraites. Les investisseurs misent à grande échelle sur des hausses de prix, et leur monnaie, c’est le dollar. 
Tout cela se passe en dépit du fait que de grandes capacités d’extraction sont disponibles et les parcs de stockage remplis à ras bord : au fond, il n’y a aucune raison qui justifierait les prix élevés.
Une fois de plus c’est le consommateur final qui se trouve obligé de payer le prix de cette spéculation dès qu’il fait le plein. Ces mêmes spéculateurs négocient également d’autres matières premières comme le blé, le nickel, le soja, le cuivre ou le cacao. Globalement, ces marchés des matières premières se sont donc déconnectés des données fondamentales. L’ULC est consciente du fait que cette spéculation, qui n’est non seulement étrangère au marché mais qui échappe désormais à tout contrôle, ne pourra être enrayée qu’au niveau de l’UE. De l’avis des experts, un tiers du prix du pétrole est dû à la spéculation, et c’est au niveau international qu’il faudra s’attaquer à ce problème transfrontalier, p.ex. à travers l’introduction d’un impôt sur les transactions.
Les instances étatiques ou de l’UE devront également avoir la possibilité de réclamer la remise des calculs économiques portant sur les seuls frais de fabrication et pourcentages des matières premières de l’essence et du diesel. Cela permettrait au moins d’analyser les prix des carburants sans leurs composants spéculatifs.

Communiqué par l’ULC, le 13 juillet 2012