Affichage de la durée d’utilisation des produits


La promotion de la durabilité des produits de consommation constitue l’un des axes phare de l’Economie circulaire, mais encore faudra-t-il s’accorder au niveau européen sur des mesures concrètes capables d’avoir un impact réel sur les modes de production et de consommation dans nos pays. Le Comité économique et social européen accorde depuis quelque temps une attention particulière à cet enjeu comme le confirme une étude sur « Les effets de l’affichage de la durée d’utilisation des produits » publiée en mars.

Le but a été de vérifier si un affichage de la durée de vie des produits est susceptible d’influencer les décisions d’achat. 9 catégories de produits ont été testées via une simulation d’achat en ligne. Un faux site de e-commerce a été conçu permettant à un échantillon de quelque 3000 consommateurs répartis sur quatre régions (France, Espagne, République Tchèque, Benelux) de choisir parmi 10 modèles pour chaque catégorie de produit : valise, imprimante, cafetière, aspirateur, smartphone, pantalon, chaussures de sport, TV, lave-linge. En moyenne, les ventes d’un produit sur lequel on a affiché une durée de vie supérieure aux produits concurrents ont augmenté de 13.8. Les valises et les imprimantes sont les produits pour lesquels l’affichage a la plus grande influence. Les auteurs de l’étude se l’expliquent comme suit. La robustesse apparaît comme une caractéristique essentielle d’une valise. D’autre part, son usage peut être plus ou moins épisodique. Dans le cas d’un usage rare, une durée de vie longue peut être espérée par le consommateur. Concernant l’imprimante, elle est associée à une durée de vie limitée (souvent mentionnée comme exemple d’obsolescence programmée). Le smartphone est le produit sur lequel l’affichage a eu le moins d’impact. Cette moindre influence peut être due, selon l’étude, aux évolutions rapides que connaissent ces appareils. En effet, leur durée de vie dépend davantage de leur (in)capacité à s’adapter aux perpétuels nouveaux contenus qu’à des problèmes de dysfonctionnement des composants de fabrication. Concernant les prix et l’acceptation de payer plus cher, il semblerait que l’affichage de la durée de vie ait plus d’influence sur les produits de haut de gamme. Cette conclusion prudente des auteurs de l’étude ne surprend guère. A noter que les participants du Benelux ont une tendance plus importante que les autres régions testées à être prêts à payer plus. Les femmes et les jeunes de 25 à 35 ans sont le plus sensibles à l’argument de durabilité du produit. Cette dernière constatation nous réjouit car une modification des habitudes de consommation en faveur de produits plus durables (et réparables) dépendra des jeunes générations.

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