Ces derniers mois, divers types d’arnaques se sont multipliées et notamment celles que l’on appelle « spoofing ». De quoi s’agit-il ? Les cybercriminels recourent à des astuces pour usurper des identités. Par exemple, l’identité d’une banque, d’une instance de confiance, ou d’une personne que vous connaissez. Les cybercriminels usent de toutes les astuces, souvent en exploitant vos émotions, pour vous amener à révéler vos données personnelles et/ou vos codes secrets bancaires, et vous soutirer immédiatement de l’argent.
La presse s’est fait l’écho cet été d’une arnaque qui a ciblé les clients d’une banque en particulier. Il s’est avéré que des cybercriminels utilisaient un faux site internet imitant celui de la banque depuis déjà plusieurs mois. La banque en question estime ne pas avoir de responsabilité dans ce genre d’arnaque et met en évidence la crédulité, l’imprudence et en fin de compte la négligence de ses clients pour s’exonérer de toute obligation de remboursement des paiements qui ont été réalisés au profit des arnaqueurs, sans avoir été autorisés en tant que tels par les clients concernés.
N’est-ce pas cynique de reprocher à sa clientèle, y compris à celle qui n’a pas choisi de son plein gré le mode digital pour effectuer ses opérations bancaires, mais qui s’y est vue contrainte à coups de suppressions d’agence, augmentations des frais au guichet, etc. d’y recourir, de ne pas en maitriser tous les arcanes ?
Il faut dire en plus que ce ne sont pas seulement les personnes peu à l’aise avec le numérique qui se font avoir : les arnaqueurs jouent avec les émotions, créent de l’angoisse et font pression pour vous faire agir en urgence : tout doit aller très vite, et pour peu que vous soyez plus stressé ou fatigué ce jour-là… vous tombez, pendant parfois quelques minutes seulement, dans le panneau : C’est assez pour donner un code… le temps de retrouver vos esprits et le mal est fait ! Les banques, les institutions, les plateformes etc. devraient tout mettre en œuvre pour faire connaitre au public toute usurpation de leur identité dès qu’elles en ont connaissance et ce par différents canaux, pas uniquement via leur site web.
Si vous vous êtes fait avoir, prévenez immédiatement la police et faites bloquer immédiatement vos comptes. Et si vous avez déjà été débité ? Réclamez auprès de la banque. Aurez-vous gain de cause ? Votre négligence éventuelle devra être appréciée au cas par cas. Difficile de généraliser. L’ULC pourra vous aider à constituer votre dossier et à analyser la situation mais à ce stade nous ne pouvons garantir de résultat de manière générale. Une chose est sûre, le meilleur conseil actuel que l’on puisse donner est de toujours vérifier l’url des sites que vous visitez et de ne jamais donner vos codes par téléphone ou par e-mail. Partager les informations avec vos proches dès qu’un type d’arnaque est décrit dans la presse ou sur les réseaux sociaux afin qu’un maximum de personnes soient averties et préparées.
Aline Rosenbaum
Directrice