Les enfants entrent très tôt en contact avec le monde numérique et passent souvent beaucoup de temps sur leur smartphone et autres appareils de ce type. Ces conclusions intéressantes, parmi d‘autres, ressortent du « Bee Secure Radar 2023 », présenté il y a quelques semaines à l‘occasion du « Safer Internet 2023 ».
Le rapport présenté par le Service National de la Jeunesse, coordinateur de l‘initiative gouvernementale Bee Secure, se penche sur les tendances actuelles de l‘utilisation des technologies de l‘information et de la communication (TIC) par les enfants et les jeunes au Luxembourg.
Afin de pouvoir suivre l’évolution de l‘utilisation des technologies de l‘information et de la communication et des risques qui y sont liés, le rapport annuel documente les observations faites par Bee Secure au cours de ses activités pendant l‘année scolaire 2021/2022. Il repose également sur les résultats d‘enquêtes menées auprès des parents sur l‘utilisation des technologies de l‘information et de la communication par leurs enfants et auprès des jeunes (12 à 30 ans) sur leur propre utilisation des TIC.
Les questions portaient aussi bien sur le type et la durée d’utilisation des appareils numériques que sur l’évaluation et l’expérience des risques et des dangers. Ces enquêtes révèlent certaines tendances pour trois groupes d’âge.
Le contact avec le monde digital commence tôt
Pas moins de 40 % des enfants entrent en contact pour la première fois avec un appareil connecté à Internet avant l’âge de quatre ans, par exemple en participant à un chat vidéo au sein de la famille ou en regardant des photos ou des vidéos sur l’appareil. Ce pourcentage atteint 83 % des enfants à l’âge de neuf ans.
Selon les parents, 84 % des enfants reçoivent leur premier smartphone au plus tard à l’âge de 12 ans (79 % en 2021), ce qui s’explique généralement par des raisons d’accessibilité et de sécurité ou par des considérations souvent liées au passage de l’enseignement fondamental à l’enseignement secondaire. 15 % des parents des enfants de 3 à 11 ans et 48 % des parents des enfants de 12 à 16 ans déclarent d’ailleurs utiliser des services de localisation.
Les réseaux sociaux les plus populaires
Selon l’enquête menée auprès de 11.900 élèves âgés de 8 à 18 ans, Snapchat, WhatsApp et Instagram sont les applications de partage de photos/vidéos les plus populaires dans ce large groupe d’âge. De plus, TikTok devient de plus en plus populaire auprès des enfants déjà à l’âge de l’école fondamentale. Selon les estimations des parents d’enfants disposant de leur propre compte de réseaux sociaux, la moitié des enfants ont leur premier compte au plus tard à l’âge de douze ans.
Temps d’écran, cyberharcèlement et désinformation comme principaux risques
Tout comme l’année dernière, le temps passé devant les écrans arrive en tête du top cinq des sujets à risque pour les parents. Les contenus non adaptés à l’âge des enfants ainsi que l’influence exercée par les influenceurs sont d’autres sujets qui les préoccupent.
Quant aux jeunes, ce sont le cyberharcèlement, le phénomène de la collecte de données personnelles ainsi que la désinformation et les fausses nouvelles (fake news) qui figurent dans le top cinq des risques.
Le temps d’écran et l’utilisation excessive/problématique ont fait l’objet d’une attention particulière dans les enquêtes de cette année. Le « Zenter fir exzessiivt Verhalen a Verhalenssucht » (ZEV, Centre pour comportements excessifs et addictions comportementales) a participé à l’élaboration des questions sur les comportements d’utilisation et a ensuite réalisé une analyse détaillée des résultats sur les deux thèmes, qui est résumée dans cette publication.
Les tendances observées, qui semblent faire partie d’une augmentation générale du temps d’utilisation, exigent en tout cas une plus grande attention à l’avenir. Pas moins de 70 % des enfants et des adolescents indiquent utiliser leur smartphone plus de trois heures par jour pendant la semaine. 54 % des 12 à 16 ans et 30 % des 17 à 30 ans indiquent même une durée d’utilisation quotidienne de plus de six heures.
Expérience et gestion des risques
Le rapport présente également des tendances relatives à des expériences par rapport au cyberharcèlement, à la pornographie, au sexting, aux vidéos violentes et à la protection de la vie privée en ligne. En ce qui concerne les risques en général, il convient de garder à l’esprit qu’un « risque » n’est pas toujours synonyme d’un « dommage ». Un facteur important pour éviter les dommages est d’avoir de bonnes capacités à reconnaître les risques et à les gérer correctement en conséquence.
Les parents et les adolescents ont été interrogés sur leurs appréciations à ce sujet: Les parents estiment que la moitié des enfants âgés de trois à onze ans ont de bonnes ou très bonnes compétences en matière de gestion des risques et des dangers sur Internet. Ils estiment également que près de trois adolescents sur quatre âgés de 12 à 16 ans ont au moins de bonnes compétences pour gérer les risques et les dangers.
D’ailleurs, la majorité des jeunes ont évalué leurs capacités de la même manière. En outre, neuf parents sur dix estiment que leurs propres compétences sont plutôt bonnes à très bonnes, et environ un parent sur dix affirme qu’elles sont plutôt mauvaises à mauvaises.
Une sorte d’atlas des risques
Le rapport conclut qu’il est important d’être au courant des tendances en matière d’utilisation des technologies de l’information et de la communication par les enfants et les jeunes. Cette connaissance contribue à une meilleure évaluation et compréhension de la réalité au Luxembourg. Par conséquent, les enquêtes et les analyses seront développées et affinées à l’avenir.
Ce rapport, publié chaque année et qui constitue une sorte d’« atlas des risques », a pour but d’informer tous les acteurs qui s’engagent ensemble pour une utilisation plus sûre de l’Internet par les enfants et les jeunes et de les aider à orienter leurs actions.
Le «Bee Secure Radar 2023» peut être téléchargé gratuitement sur https://www.bee-secure.lu/fr/publication/bee-secure-radar/.