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Santé et alimentation

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L'accord UE-Mercosur nuit aux agriculteurs, aux travailleurs, aux consommateurs et à l'environnement européens

De grandes associations agricoles, écologistes et de défense des travailleurs s’opposent à l’accord UE-Mercosur, dénonçant ses risques pour la sécurité alimentaire, l’environnement, le bien-être animal, les normes du travail et les moyens de subsistance des agriculteurs européens.
12 décembre 2025
© Alf Ribeiro / Shutterstock.com

Alors que la Commission européenne continue de faire pression en faveur de l'accord avec le Mercosur, d'importantes associations agricoles et alimentaires de l'UE ainsi que des militants écologistes et défenseurs des droits des travailleurs s'élèvent à nouveau contre les risques graves que cet accord fait peser sur la sécurité alimentaire, les objectifs environnementaux, le bien-être animal, les normes du travail et les moyens de subsistance des agriculteurs de l'UE.

L'accord UE-Mercosur risque de permettre des importations non durables et exemptes de droits de douane de riz, de volaille, de bœuf, de sucre, de maïs et d'éthanol, qui sont pour la plupart produits selon des normes nettement inférieures à celles en vigueur dans l'UE. Cela soulève de sérieuses préoccupations en matière de dumping environnemental et social, car les producteurs du Mercosur ne sont souvent pas soumis aux mêmes mesures de protection strictes en matière de normes de travail, de déforestation, d'utilisation de pesticides, de gestion durable des terres et d'émissions de CO2, ce qui entraîne des distorsions de concurrence considérables qui non seulement menacent l'existence de nombreux agriculteurs de l'UE, mais compromettent également les objectifs mondiaux en matière de durabilité.

La pression économique et la chute des prix pour les producteurs de l'UE sont déjà évidentes : un tiers des importations de volaille de l'UE (en volume et en valeur) provient déjà des pays du Mercosur, et des quantités toujours plus importantes de viande bovine, de sucre, de maïs, de miel et d'éthanol vont arriver sur le marché de l'UE. L'absence de réciprocité en matière de normes de production et de coûts, associée à la déréglementation des marchés, aggrave encore ce déséquilibre. Cet accord saperait également la confiance des consommateurs dans les denrées alimentaires européennes, déstabiliserait davantage les marchés et compromettrait les normes élevées qui caractérisent l'agriculture de l'UE.

Il existe également des risques pour la santé, comme le montrent les récents audits qui ont révélé des lacunes dans la surveillance de la grippe aviaire au Brésil, une possible sous-déclaration des foyers et l'utilisation de méthodes de décontamination chimiques interdites (par exemple, la volaille lavée au chlore).

Les dernières mesures de protection ajoutées ne sont rien d'autre qu'un outil de communication destiné à vendre l'accord. Les seuils et les déclencheurs sont soit insignifiants, soit fixés à un niveau si élevé qu'ils sont difficilement activables et n'offrent aucune protection réelle aux secteurs concernés. La clause dite de sauvegarde n'a aucune pertinence pratique, car elle n'offre aucune protection contre les déséquilibres structurels du marché et la concurrence déloyale. En conséquence, des dizaines de milliers d'hectares de terres sont menacés chaque année par la déforestation.

Pire encore, l'inclusion d'un « mécanisme de compensation » unique en son genre montre l'incapacité de l'UE à défendre son agriculture, ses normes du travail, sa politique climatique et sa souveraineté dans cet accord.

Cet accord reste une trahison envers les agriculteurs, les travailleurs et les consommateurs, aggravée par des procédures démocratiques et juridiques douteuses. Ce dont l'Europe a besoin, ce sont des politiques cohérentes qui soutiennent la souveraineté et la durabilité de l'UE et garantissent un commerce transparent et équitable.

(Cette contribution, dont la Centrale Paysanne est responsable, est le résultat d'une collaboration récemment lancée entre la Centrale Paysanne et l'ULC.)

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