En matière de sécurité alimentaire, le Luxembourg prend les choses très au sérieux. Chaque fois qu’un aliment, un aliment pour animaux ou un matériel en contact avec les aliments présente un risque pour la santé, une procédure bien rodée est activée. Au cœur de ce dispositif se trouve l’ALVA — l’Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire — et plus précisément son service Systèmes d’alerte et de coopération.
Le service Systèmes d’alerte et de coopération est le point de contact national pour toutes les alertes liées à des retraits ou rappels de produits alimentaires, d’aliments pour animaux ou de matériaux qui entrent en contact avec les denrées alimentaires (comme les ustensiles de cuisine, poêles, boîtes alimentaires, etc.). Il assure la coordination entre les entreprises de la chaîne alimentaire, les autorités luxembourgeoises, les consommateurs et les autorités des autres pays européens.
Qu’est-ce qu’une alerte alimentaire ?
Une alerte alimentaire concerne un problème détecté dans la chaîne alimentaire qui pourrait présenter un risque pour la santé humaine ou animale. Cela peut être, par exemple, la présence de bactéries pathogènes, de substances chimiques ou d’un corps étranger (comme un morceau de plastique ou de verre).
Mais il existe aussi des cas où une anomalie est détectée sans qu’il y ait de danger pour la santé, comme une erreur d’étiquetage (par exemple, l’utilisation d’une langue non administrative au Luxembourg, un mauvais étiquetage des additifs etc.). Dans ces cas-là, on parle plutôt d’avertissement, et non de rappel.
D’où viennent ces alertes ?
Les alertes peuvent venir de différentes sources :
- Les auto-contrôles réalisés par les entreprises elles-mêmes, car elles sont les premières responsables de la sécurité de leurs produits.
- Les contrôles officiels réalisés par l’ALVA, par exemple dans les supermarchés, restaurants ou points d’importation.
- Les réclamations de consommateurs, notamment lorsqu’une personne signale un corps étranger dans un produit ou lorsqu’un groupe de personnes tombe malade après avoir consommé le même aliment.
- Les contrôles des autorités compétentes et des exploitants dans les autres Etats-membres.
Lorsque l’ALVA reçoit une notification, elle identifie le danger et évalue le risque. Si un risque pour la santé est avéré, des mesures sont prises rapidement.
Que se passe-t-il lorsqu’un problème est détecté ?
Lorsqu’un problème est découvert par une entreprise dans le cadre de ses auto-contrôles, elle est obligée de le notifier à l’ALVA via la plateforme MyGuichet.lu. Elle doit aussi fournir toutes les informations de traçabilité (fournisseurs, clients, etc.). L’ALVA vérifie ensuite si les mesures prises sont suffisantes, et si nécessaire, elle informe également les autorités des autres pays via le système d’alerte rapide européen appelé RASFF (Rapid Alert System For Food and Feed).
Quand un problème est découvert par l’ALVA elle-même (dans le cadre de ses contrôles), elle suit un processus similaire : évaluation du risque, information aux exploitants, et si besoin, communication aux consommateurs et notification aux autorités des autres pays concernés.
Lorsqu’une réclamation vient d’un consommateur, l’ALVA peut aussi effectuer un contrôle sur le terrain. Si un problème est confirmé, les mêmes procédures sont enclenchées.
Il est important de savoir que toutes les informations reçues sont analysées avec soin, mais elles ne donnent pas toujours lieu à une alerte. Tout dépend du niveau de risque pour la santé humaine et animale.
Comment les consommateurs sont-ils informés ?
Quand un produit est jugé dangereux et a déjà été vendu aux consommateurs, il doit être rappelé. C'est en première ligne la responsabilité de l'entreprise concernée : elle doit informer les consommateurs. Cela peut se faire de différentes manières :
- Par affichage dans le magasin.
- Par contact direct avec les clients, par exemple via les programmes de fidélité.
- Par communiqué de presse, si l’entreprise souhaite toucher un public plus large.
L’ALVA intervient aussi pour diffuser l’information, notamment via :
- Son portail de la sécurité alimentaire (securite-alimentaire.public.lu/fr/actualites/alertes).
- Une newsletter à laquelle tout le monde peut s’abonner (securite-alimentaire.public.lu/fr/support/alerte).
- Le site et l’application mobile LU-Alert, qui diffusent des notifications en français, allemand et anglais.
Si le risque est particulièrement élevé, un communiqué de presse est également publié.
Des rappels surtout à titre préventif
Il faut savoir que la plupart des rappels sont faits par précaution. Par exemple, si un corps étranger a été trouvé dans un produit, on rappelle souvent tout un lot par mesure de sécurité, même si tous les produits ne sont probablement pas concernés. Un rappel ne signifie pas non plus qu'il ait forcément eu des cas de maladie.
Par ailleurs, une augmentation du nombre d’alertes ne signifie pas qu’il y a plus de problèmes qu’avant. Cela traduit surtout l’efficacité accrue des contrôles et une plus grande transparence vis-à-vis du public.
Un réseau de sécurité bien rôdé
Grâce à un système de traçabilité très précis, les produits concernés peuvent être rapidement identifiés et retirés du marché. L’ALVA, en collaboration avec les entreprises, agit donc rapidement pour limiter les risques et protéger le consommateur.
L’Union européenne dispose d’une des réglementations les plus strictes au monde en matière de sécurité alimentaire, et le Luxembourg applique ces règles avec rigueur. Grâce au réseau RASFF, les pays peuvent s’alerter mutuellement lorsqu’un produit potentiellement dangereux circule dans plusieurs États.
En résumé
Derrière chaque notification se cache un travail de fond important, mené par les entreprises de la chaîne alimentaire et l’ALVA. Ce travail permet de réagir vite en cas de problème, de protéger les consommateurs et d’assurer une alimentation sûre au Luxembourg.
Ce système, bien qu’invisible au quotidien, constitue un filet de sécurité essentiel pour notre santé et notre confiance dans les produits que nous consommons tous les jours.
C’est également le message porté par la campagne actuelle Safe2Eat de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), dans le cadre de laquelle l’ALVA a organisé plusieurs événements (voir l'article Campange "Safe2Eat 2025").
Sondage sur la perception des alertes alimentairesL'Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire (ALVA) mène un sondage en vue d'analyser la perception des alertes alimentaires par le consommateur luxembourgeois. L'objectif de ce sondage est de savoir dans quelle mesure les alertes alimentaires sont connues et quelles informations sont souhaitées par les citoyens. Les résultats permettront de rendre le système d'alerte plus ciblé aux demandes du citoyen et plus transparent. Il s'agit d'un sondage anonyme, disponible en trois langues (allemand, anglais, français). Le sondage prendra environ 5 à 10 minutes. |